Podcast

Épisode 2 : À la découverte du papier washi, avec Émilie de « Hariko Paper »

« Mon objectif, c’est de faire connaître le travail de ces artisans, parler de leurs papiers, faire savoir qu’ils existent. » 
– Émilie

PARTIE 1 : INTRODUCTION AU PAPIER WASHI 和紙

🌱 Mon ancien blog « Couleur Wasabi » n’existe plus, mais vous pouvez retrouver certaines des petites chroniques/BD que j’illustrais à l’époque pour raconter notre quotidien japonais sur mon site actuel : https://morganeboullier.com/category/carnet-de-voyage/japon/page/2/

🌱 DozoDomo – Webzine sur le Japon : https://dozodomo.com

🌱 Podcast Mensetsu, épisode #6 pour en apprendre davantage sur le parcours d’Émilie au Japon : https://podkyast.com/2018/03/01/mensetsu-6-emilie-geochimie-washi/

🌱 « Yuzen », également appelé « Chiyogami », papier washi à motifs :

🌱 Papier washi 和紙,  blanc :




🌱 « Wabi Sabi » : concept esthétique japonais qui repose sur l’émotion (souvent la modestie) suscitée par l’imperfection, la simplicité des choses (wabi) et/ou la patine du temps qui passe (sabi).

→ papier brut, non immaculé, imparfait :



🌱 Article d’Émilie sur le « Udagami » de Monsieur Fukunishi, dont nous sommes allées visiter l’atelier en février.Son papier washi est destiné à la restauration d’oeuvres d’art, et fabriqué dans les montagnes de Yoshino (Nara), http://www.chiyogamitouch.com/le-papier-japonais-udagami-art-washi/



🌱 Les « Hariko », petits objets traditionnels en papier mâché.

→ Article d‘Émilie sur les Hariko no Tora, petits tigres de papier mâché : https://harikopaper.com/pages/a-propos-de-hariko


Akabeko

🌱 Papier washi ramené du Japon par les Hollandais et utilisé par Rembrandt au 17ème siècle :


« Le petit Orfèvre », Rembrandt, 1655
Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10522003p/f1.item



PARTIE 2 : NAISSANCE D’UNE FEUILLE DE PAPIER WASHI

🌱 Trois plantes pour faire du papier washi :
– Kôzo 楮 (Broussonetia kazinoki × B. papyrifera – Mûrier à papier)
– Mitsumata 三椏 (Edgeworthia chrysantha – Arbre à papier – Eulali) 
– Gampi 雁皮 (Diplomorpha sikokiana – ne se cultive pas, à récolter sauvage) : papier le plus cher, luxueux. Plante est rare « Roi des papiers »


Pieds de kôzo (champs de l’atelier Ue Washi Kobo)


Plants de mitsumata (à l’Aoya Washi studio, Tottori)


Plant de Gampi jeune (Jardin botanique de Kyoto)

🌱 La récolte des branches de kôzo (mûrier à papier) débute au début de l’hiver (en novembre/décembre), quand il commence à faire froid, une fois la sève retombée.


Branches de kôzo récoltées par UE-san


OKUDA-san récoltant du kôzo sauvage (himekozo) sur l’île d’Awaji

🌱 Étuvage –  Bain de vapeur bien chaud pendant 2/3h, et juste après épluchage on pèle l’écorce (« Kawahagi »). 

Une branche de Kôzo a 3 couches d’écorce :
– Couche brune extérieure : « Kurokawa »
– Couche intermédiaire verte : « Amagawa »
– Couche interne, très blanche : « Shirokawa »

→ On récupère les fibres de cette couche interne blanche.


SASAKI-san qui pèle des branches de kôzo étuvées

🌱 « Kezuri » (raser) : on « gratte » les lanières de fibres avec un couteau pour retirer l’écorce brune. Le but est de garder intacte les lanières de fibres blanches.


OKUDA Emi (atelier Shoroku) grattant l’écorce brune « kurokawa« 

🌱 Quand on cuit les branches de kozo, ça sent bon la patate douce 🍠


« Yaki Imo » : patates douces grillées
(Spoiler alerte : ça sent, mais surtout ça goûte délicieusement bon ♥️)


🌱 On fait ensuite sécher les fibres blanches au soleil pour les réutiliser plus tard, pour les débarrasser des micro-organisme.
Étape du blanchissage « sarashi » 晒し (exposer) : on expose les fibres dans l’eau des rivières (traditionnellement), ou bien dans des bacs d’eau en extérieur, ou encore sur la neige « yuki-zarashi ».


Les petites fibres blanchissent sur leur petit tapis de neige. 
Ne skiez pas dessus !
https://harikopaper.com/products/washi-uchiyama


Kawazarashi a l’atelier de recherche Sugihara Kami Kenkyujo


L’atelier Ueda Tesuki Washi (Tsuyama, Okayama) fait aussi le kawazarashi sur les fibres de mitsumata qu’elle utilise.

🌱 Les lanières une fois blanchies ressemblent à du « yuba » 😊.


Yuba

→ Article sur le Yuba, cet aliment 100% soja à la saveur unique : https://www.nippon.com/fr/guide-to-japan/gu900028/

🌱 Étape de la cuisson 
→ On cuit ensuite les fibres dans une solution alcaline (bouillon de cendres de bois), ou dans une solution de carbonate de sodium (« sodabai » ソーダ灰 ), ou de soude (mais agressif, abîme les fibres)


Takahashi-san qui cuit ses fibres dans ses grosses marmites


Lanières de kôzo, une fois cuites, avant d’être retirées de leur marmite

→ Elle les enroulent ensuite comme des tas de pâtes fraîches, et les rince à l’eau claire.


« Ça sent les linguines fraîches qui sortent de leur casserole »

🌱 Étape du « chiritori » : on retire les petites imperfections sur chacune des fibres, centimètre par centimètre, à la main, les mains dans de l’eau (froide) courante.

🌱 On concasse ensuite les fibres avec un lourd pilon en bois moins pour en faire de la pulpe à papier sur une grande table en marbre. On peut faire sécher ces palets de papier pour les travailler plus tard, mais papier de moins bonne qualité.


Pilon


Fameuses galettes de fibres sèches après concassage, en forme de coquille saint Jacques
(forme du marteau-pilon)

🌱 On peut ensuite faire notre papier : on met la pulpe de fibres de kozo dans d’immenses bacs de façonnages (1m50 sur 1m, profond de 80 cms) avec de l’eau pure et un agent liant, le « neri » (solution visqueuse, extraite de la racine d’une plante appelée « tororo aoi ») qui aide à garder les fibres en suspension.




Bac de façonnage


« Su », fine natte faisant office de tami


Racine de « Tororo Aoi »

🌱 Façonnage des feuilles avec cadre recouvert d’un tami (qui ressemble à une natte à sushi) que l’on plonge dans le bac à l’aide de tiges en bambou qui supportent le cadre et aident/accompagnent l’artisan dans ses gestes.


« Le ballet de l’artisan qui façonne sa feuille »

🌱 On entasse les feuilles mouillées et pour autant elles ne « fusionnent » pas.


🌱 On les mettra ensuite sous presse.


🌱 Séchage des feuilles de papier washi (on peut aussi les faire sécher en intérieur, sur de grandes plaques métalliques chauffantes).


Les feuilles de washi (udagami) qui sèchent au soleil sur de grandes planches
Atelier de Mr Fukunishi, Yoshino

🌱 Grandes feuilles de papier washi 和紙 (environ 100 x 60 cms)

Différents formats de papier washi :





Différents types de papiers washi :





Différents types de papier washi (bis) :




♥️ Ingrédients nécessaires à la fabrication d’un papier washi de haute qualité :

– sol de qualité
– eau pure
– air pur, de qualité
– du soleil
– savoir-faire transmis de génération en génération
– un amour pour le papier et l’envie de perpétuer ce savoir-faire

🌱 Joyeux bazar dans les ateliers des fabricants de washi.




Voilà !

🌱 Pour retrouver Émilie et découvrir tous ces nobles papiers japonais dont on vient de discuter pendant presque 2 heures, qu’elle est allée dégoter avec amour dans les ateliers d’artisans passionnés, ça se passe dans sa boutique en ligne  « Hariko Paper ».

🔥 Site : https://harikopaper.com
🔥 Blog : http://www.chiyogamitouch.com
🔥 Insta https://instagram.com/hariko_paper/
🔥 Twitter https://twitter.com/hariko_paper

Un commentaire sur “Épisode 2 : À la découverte du papier washi, avec Émilie de « Hariko Paper »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s