Je m’appelle Morgane Boullier, je suis une artiste peintre et illustratrice française, spécialisée dans la peinture à l'encre japonaise, appelée sumi-e.

Installée à Tokyo entre 2016 et 2021, j'ai eu la chance de découvrir cet art (qui se trouve également être une pratique zen), et de devenir élève d'un maître de renom, Yakata sensei, acquérant, petit pas après petit pas, année après année, une encourageante et touchante reconnaissance dans le milieu.

De retour en France après 8 années à l'étranger, dont 5 au Japon, je partage aujourd'hui mon temps de travail entre la peinture de mes kakejiku (grandes oeuvres verticales, peintes à l'encre et montées sur soie), l'illustration d’albums jeunesse, la gestion de ma boutique en ligne (tirages d’art), la vente de mes originaux, et la transmission théorique/pratique du sumi-e (conférences, ateliers, podcast, interviews…).

Je suis actuellement basée à Dinan, en Bretagne, région dont je suis originaire.

Sumi-e 墨絵
L’ art de la simplicité

Le sumi-e 墨絵 « peinture à l’encre » (« sumi » 墨 signifie encre noire, « e » 絵 signifie peinture), ou suiboku-ga 水墨画  « image à l’eau et à l’encre », est un art traditionnel japonais et une pratique zen, importé de Chine et introduit au Japon par des moines zen au 14ème siècle.

Avec comme seul matériel un pinceau (fude), un bâton d’encre (sumi), une pierre (suzuri), du « papier de riz » (gasenshi), et quelques pigments colorés, on trace sur le papier, guidés par le geste et le souffle, quelques simples traits de pinceaux cherchant à capter et représenter le vivant, à retranscrire l’unicité & l’essence d’un sujet, qu’il soit un oiseau, une fleur, un légume, ou un paysage…

Cet art, nécessite patience et répétition. Il vise à affiner sa concentration, sa sensibilité et sa technique, sans pour autant chercher à atteindre une quelconque perfection.

𓁹 𓁹

Ce sont mes yeux qui m'ont mené à la peinture sumi-e.
Je suis, d'abord, tombée amoureuse d'images.
De la poésie, de la beauté, et du vivant qui transparaissent dans les œuvres des maîtres. Des thèmes abordés aussi : les oiseaux, l'eau, les fleurs, la lune, la Nature, les saisons.
De l'épure, du noir de l'encre, du blanc du papier, de la force des traits, de leur mouvement, de leur puissance et de leur délicatesse. 


Puis cet art s'est ancré profondément dans mon corps.
Le mouvement du bras au dessus de la feutrine. Le son du pinceau qui caresse ou gratte les fibres du papier au rythme de la respiration. Le parfum de l'encre sumi. La beauté des pigments colorés.

Au fil des années de pratique, j'ai découvert, apprivoisé, pratiqué (beaucoup), puis intégré petit à petit les gestes.
J'ai appris à faire danser ensemble la Nature, mon cœur, mon corps, le pinceau et le papier. 


Le sumi-e est bien plus qu'une pratique artistique. C'est aussi une philosophie de vie, une pratique zen, une invitation à la poésie, à la contemplation, à l'apaisement.

J'ai appris à respirer. À travailler en silence. À accepter les imprévus et imperfections qui se glissent dans mes peintures. Au contraire même, à en admirer la beauté. J'ai appris à lâcher prise. À arrêter de vouloir tout contrôler.
Et enfin, la magie a commencé à opérer.
J'ai pu observer de plus en plus de fluidité dans la communication entre mon monde intérieur - mes ressentis, mes émotions, mon imaginaire - et sa représentation, via le pinceau, dans le monde extérieur.